Vivre avec un secret comme les gens des temps passés, qui racontaient
tout, couchaient tout sur le papier ou avouaient tout, mais justement pas ce qui
consumait leur cœur ; vivre comme autrefois les poètes ou les officiers de
la garde qui se battaient en duel pour un malentendu, mais n’auraient révélé un
nom précis pas même sur le banc de torture – et des bancs de torture, il y en a
beaucoup –, vivre avec un sceau sur le cœur
et les lèvres, regarder au ciel, parler de tout et ne se taire que sur une
chose, jusqu’à la mort, comme le fit Pouchkine. Ecrire un poème, un roman là-dessus* ?
Se tourner vers la psychanalyse ? Jamais.
Extrait des "Quatre saisons"
d'après la traduction en allemand d'Ernö Zeltner
d'après la traduction en allemand d'Ernö Zeltner
* C'est un thème très fréquent chez Sándor
Màrai, en particulier dans "La mouette" (pas encore paru en français), roman qu'il écrivait à la même époque.
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