Pour le « Jour du Livre » on a réédité les poèmes
de Gyula Juhász*. Sur la jaquette le visage barbu, triste du grand poète, son
sourire fou. Juhász était un « hongrois » en effet : dans une
telle constitution de hongrois se cache une psychose. On ne peut pas impunément
être seuls en Europe pendant mille ans. L’homme dans la solitude devient poète
ou maniaco-dépressif ou les deux. Chez les finlandais il y a aussi beaucoup de
fous. Le résultat de l’expérience finno-ougrienne est que nous nous sommes
égarés dans le monde indo-germanique et que nous sommes seuls. C’est aussi
là-dessus que le sourire fou sur la photographie attire notre attention.
Extrait du journal (année 1947), à partir de la traduction
en allemand deTibor et Mona von Podmaniczky
* Gyula Juhász (1883-1937), poète
hongrois, un des enfants les plus célèbres de Szeged, maître de la forme
courte. Anna sa Muse, et ses souvenirs d’elle suscitèrent toute sa vie des
poèmes tendres et sensibles. Plusieurs tentatives de suicide émaillent une vie de solitude. Autre évocation de Juhász par Sándor Márai, sous le titre Szeged dans Ciel et terre.
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