" Je n’ai pas de visa pour un autre pays et pas d’argent non plus ; la bourgeoisie, la classe à laquelle j’appartiens, perd sa clôture ; elle ne peut plus ni conserver ni défendre celui qui l’incarne : le bourgeois. Où devrais-je fuir ?
Dans mon travail je cherche refuge ; où pourrais-je ailleurs que dans ce bannissement muet, dans l’exterritorialité du papier blanc. Je m’enfuis dans mon occupation qui est à la fois forme de vie et sens des réalités, justice et doute, distance et style. C’est mon autre pays ; un pays dur, où vivre n’est pas un bonheur, pas un paradis. Et pourtant c’est un pays, un chez-soi, triste et authentique, pour moi le seul chez-soi dans ce monde. "
Extrait d' Ars Poetica, 2ème partie de Ciel et terre.
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