Le dernier roman traduit en
français (il en reste encore quelques uns à découvrir, si Albin Michel poursuit
dans ses efforts d'édition en français de l'œuvre de Márai) sort aujourd'hui en
librairie.
Les mouettes (titre sous lequel il est publié ; il
aurait été plus conforme au titre original de l'intituler "Une
mouette", ou "Mouette" tout simplement ; mais on sait
bien que le choix d'un titre n'est pas affaire de traduction
fidèle mais de marketing) est un roman écrit en 1942-1943, dans une
période où la Hongrie, si elle a bien choisi son camp, celui du fascisme,
n'a pas encore posé d'acte majeur dans le conflit mondial qui fait rage à ses
frontières.
Et cette situation très spéciale
est un des ressorts de l'intrigue du roman. Le personnage principal vient de
rédiger l'annonce d'une décision étatique majeure dans ce contexte, quand se
présente à lui une femme, qui ressemble à s'y méprendre à celle qu'il a aimée
et qui s'est suicidée quelques années plutôt. En quelques heures va se nouer
entre ces deux êtres des relations de curiosité, d'attirance, de confrontation
et de joute quasi-professionnelle. Sándor Márai y fait preuve une nouvelle fois
de ses qualités de chirurgien des âmes, au style toujours aussi fluide, aussi
précis et en même temps poétique auquel nous ont accoutumés ses autres romans
et très agréablement rendu par sa traductrice Catherine Fay.
Suite
de cette critique dans les prochains jours.
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