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"Ce que j'ai voulu taire"
de Sándor Márai,
Editions Albin Michel (traduction Catherine Fay)
"Ce que j'ai voulu taire"
de Sándor Márai,
Editions Albin Michel (traduction Catherine Fay)
Voici l'article que lui consacre "L'homme en question", revue de l'éditeur.
Les dernières confessions d’un
bourgeois
Avant la Seconde
Guerre mondiale, Sándor Márai était un écrivain et un journaliste reconnu en
Hongrie. Il menait une existence bourgeoise et insouciante, à l’image de cette journée
du 12 mars 1938 par laquelle commence Ce
que j’ai voulu taire : le romancier va nager, écrit, prend un café,
rencontre des amis…
Ce jour-là,
pourtant, l’Allemagne nazie annexait l’Autriche, et un processus irréversible
allait s’enclencher qui aboutirait à « l’anéantissement » de la
culture et de la bourgeoisie hongroises. Écrit en 1950, ce manuscrit suit et
complète Les Confessions d’un bourgeois
(publié chez Albin Michel): Márai y revient sur l’histoire des transferts de
population dans le bassin des Carpates depuis le traité de Trianon, en 1920, la
dissolution du sentiment national venant alors s’ajouter à la juste colère des
paysans sans terre et à la corruption généralisée. Après sa compromission avec
le régime nazi, l’expérience communiste allait finir de ruiner moralement son
pays, et Márai fut contraint à l’exil.
« Rien
n’irrite tant l’autorité qu’un silence qui la nie »: c’est pourquoi cet
éternel apatride, provisoirement rayé de la mémoire nationale de son pays
(Albin Michel l’a révélé en France un an après sa mort, en 1990) se livre ici
en toute honnêteté, esquissant un projet politique étrangement contemporain, seul
viable à ses yeux: « un traité de paix entre capitalisme et
socialisme ».
Ce que j’ai voulu taire
Sándor Márai
224 pages, 18€
Sándor Márai
224 pages, 18€
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