Ecrit juste après Les Braises, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, La Soeur est le dernier livre que publie Sandor Marai en Hongrie, peu avant son exil. Ce très grand romancier de la Mitteleuropa y est au sommet de son art. En 1939, un pianiste hongrois en pleine gloire est brusquement hospitalisé à l’issue d’un concert à Florence, victime d’un mal mystérieux. Il va passer trois mois en proie à de grandes souffrances, dans un état quasi-hallucinatoire parfois, tandis que quatre infirmières, des religieuses à la fois bienveillantes et un peu inquiétantes, lui dispensent l’oubli à coups de morphine. Ce sont ses "rendez-vous chimiques" qu’il attend avec l’impatience d’un amant. Tandis qu’au-dehors la guerre se déchaîne, Z mène à huis clos un combat contre un mal intérieur dont il cherche les causes. Il revisite la relation passionnelle qu’il entretient depuis plusieurs années avec une femme mariée, belle et frigide. Un bonheur qui se nourrissait du manque et du déni. Mais la dépossession de soi qu’engendre la maladie est peut-être le premier pas vers une renaissance. Dans ce roman contemplatif, somnambulique et profond, Marai développe une réflexion subtile sur la maladie comme révélateur, l’impuissance de l’artiste, l’amour instrument de vie et de mort, mais aussi sur le don de soi et la générosité qui sauve.
Ce blog est consacré au grand écrivain hongrois Sándor MÁRAI (1900-1989) et à toutes les informations ayant un rapport avec son oeuvre (en particulier une bibliographie multilingue), sa vie et les manifestations qui peuvent le concerner.
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Buste de Sándor MÁRAI et texte introductif
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