L’art n’est pas représentation, mais rayonnement. Mais ce
rayonnement ne peuvent le percevoir et l’accueillir que ceux qui portent en eux
ce sensorium secret, plus sensible qu’une plaque photographique ou qu’une
membrane, qui reçoit et transmet l’art à l’âme du spectateur, de l’auditeur, du
lecteur. De tels hommes sont rares ; presqu’aussi rares que les artistes
et les écrivains. Les autres ne font qu’écrire et lire, peindre ou faire de la
critique d’art. Cela n’a rien à voir avec l’art, avec le rayonnement.
La grande masse des hommes n’est même pas aussi réceptive à
l’art que l’animal. « Regarde, on dirait … » disent-ils. Ou bien :
« Ça lui est arrivé. » Ou encore : « Il décrit ça comme si ça s’était
passé pour moi. »
Ferme les
yeux, verse du plomb en fusion dans tes oreilles, tais-toi et travaille. N’attends
rien d’eux : il leur manque le « sensorium » pour ce que tu dis
ou voudrais dire.
Extrait de "Ars Poetica", deuxième partie de "Ciel et terre"
d'après la traduction en allemand d'Ernö Zeltner
d'après la traduction en allemand d'Ernö Zeltner
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