dimanche 15 avril 2012

Bilan

Regarde autour de toi, remercie le ciel, calme toi. Qu’es tu et qui ? Un écrivain hongrois, c’est ce que tu es, un de l’espèce qui ne peut rien écrire d’autre que ce dont elle a envie, tu es donc un mendiant, tantôt un mendiant privilégié, tantôt un mendiant bourgeois, mais toujours livré au caprice et à l’humeur d’un pauvre pays morose. Tu n’es pas un besoin primaire pour la vie de la nation. Dans le meilleur des cas ils te tolèrent … Tu es écrivain hongrois, par conséquent marié avec la sainte pauvreté, tu te presses dans la zone frontière, au bord de la société comme les tziganes, de temps à autre les personnes respectables et puissantes, qui ont titres, maisons et médailles, s’occupent brièvement de toi, protecteurs, ils te frappent sur l’épaule, le plus souvent ils te jettent simplement un pourboire sur ta soucoupe si tu as fait de la belle musique. Tu es écrivain hongrois, représente les intérêts d’une nation dans le monde, y compris quand cette nation ne veut rien en savoir. Tourne ton cœur vers les pauvres. Tout le reste n’est qu’illusion, faribole et mensonge. Voilà le bilan.

Extrait de "Ars Poetica", deuxième partie de "Ciel et terre"
d'après la traduction en allemand d'Ernö Zeltner

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